Du sang sur la dune
La condition de la femme dans la société musulmane.
"Dîb revoyait le corps onduleux que renflait délicieusement sur la poitrine l'ambre des seins. Subite, une flamme de désir l'embrasa. Le baiser de Mériem, il en sentait tout à coup sur ses lèvres le goût poivré. Lorsqu'elle liait ses bras autour de sa taille, il était prêt à défaillir, tellement il attendait avec impatience l'extase amoureuse.
C'était elle qui lui enseignait le plaisir. Elle le traitait en adolescent qui n'a pas encore terminé son initiation. Alors elle était grave comme une prêtresse de la volupté. L'étreinte devenait une sorte de rite dont elle ne livrait que peu à peu le secret. Elle apportait une sombre ardeur à ce jeu qui la conduisait lentement à la pâmoison.
À l'aube, il se réveillait incapable de faire un geste, plus las que d'avoir cheminé toute une journée au soleil, dans l'immense monotonie des dunes. Elle riait de le voir étendu sans force sur le lit. Sans doute goûtait-elle ainsi, confusément, une revanche de femelle d'Islam, heureuse de dominer le mâle à son tour."
C'est par cette liaison entre le chamelier Dîb et Mériem, belle et prestigieuse danseuse de la tribu des Ouled-Naïl, que débute une véritable tragédie. L'Agha Senouci, maître violent et cruel de Mériem, fera assassiner son rival. Pour venger son amant, Mériem séduira Si Otmane, fils du marabout des Ouled-Amor.
Il y aura à nouveau "du sang sur la dune"…
Notes de Wolf Albes.
Réédition de l'édition originale de 1942 (Éditions Baconnier Frères, Alger) : Du sang… sur la dune…
Editions Atlantis