La deuxième vie de Marc Rambert
Jean Taousson est un véritable écrivain.
Il l’a prouvé avec Adieu Roumi, un récit sur la guerre d’Algérie plein de révélations sur des épisodes que l’Histoire officielle a soigneusement oublié de relater.
Dans Jacques Derrida, mes potes et moi, il dresse le portrait d’un copain qui n’est autre que le fameux inventeur de la déconstruction, l’intellectuel à la fois le plus adulé et le plus controversé depuis le siècle des lumières. Rien ne devait rapprocher ces deux Algérois, si ce n’est la passion du football.
Dans Voyage au bout de l’Eden, roman de science-fiction, il nous livre un conte philosophique qui tient à la fois de Voltaire et des Max Brothers. Un chef-d’œuvre d’humour et d’impolitesse du désespoir.
Et, dans La deuxième vie de Marc Rambert, il nous raconte son arrivée en métropole à la fin de l’Algérie, puis son entrée à Paris Match. Cet ancien de l’Echo d’Alger, célébrité locale aux revenus confortables, redevient débutant, mais dans l’aristocratie de la profession, où il noue de profondes amitiés, malgré son lourd passé dans l’OAS.
Grand reporter il parcourt le monde, passe de la drôlerie au tragique, se montre parfois philosophe, « Moins on en sait, plus on a des chances de la boucler » ou poète, « Le ciel est gris comme un bateau de guerre ».
Un livre foisonnant d’images, comme dans Paris Match. Des mémoires d’outre-bombe.
Editions Godefroy de Bouillon, 2021.